Nouvel album de Christophe Cirillo – Funambule

cirillo

« Il a fallu ce coup de poing, mettre les compteurs à zéro
Qui peut le plus peut le moins, il a fallu tomber à l’eau. […]
Il a fallu ce vent du nord, ce mistral gagnant tous les pores
Pour sortir enfin du bocal, appuyer là où ça fait mal. »

Avant de devenir le magnifique funambule de cet album, Christophe Cirillo s’est essayé pendant deux disques sous le nom de Monsieur Clément. Son premier essai était teinté d’idéalisme, le deuxième se hissait sur les hauteurs de la pop, sans encore atteindre l’exigence qu’ont aujourd’hui ses textes.

Car en chanson comme dans la vie et sur un fil, tout n’est-il pas une question d’expérience et d’équilibre ?

Il y a une quinzaine d’années dans une petite ville de la Drôme, aux portes de la Provence, un jeune garçon écoute les Beatles et Jimi Hendrix avec l’engouement du jeune fan. Il rêve de faire carrière et se lance à corps perdu dans l’écriture, « parce qu’on y est seul maître à bord », assure-t-il. Ce n’est pas une fée qui se penche alors sur le berceau de ses premières maquettes, mais un poète moustachu à haute crédibilité. En le mettant entre les mains d’une éditrice, Louis Chedid devient son parrain en musique.

Aujourd’hui, Christophe Cirillo a rangé au placard les clichés et les jeux de mots qui encombrent souvent le bagage des aspirants-auteurs pour une écriture épurée, instinctive, limpide. Là-aussi, Christophe a ses héros. Ils s’appellent Francis Cabrel, Alain Souchon ou Dominique A. Et il y a du Souchon dans « J’aimais mieux avant », l’un des morceaux-phares de son disque, qui égrène dans un jubilatoire name-dropping, les moments d’innocence, de candeur, de découverte qui animent les quinze premières années de nos vies. Attention, ce n’est pas du passéisme, juste une douce nostalgie.

Car Christophe Cirillo est un funambule, qui jongle avec les petits bouts de vies pour raconter l’universel, qui joue avec la peur du vide pour rêver du grand frisson, qui préfère l’amour sans faux-semblant quand l’envie de bomber le torse pourrait le tarauder (« J’aime cette fille »). Et qui sait retenir les moments fugaces ensoleillant l’existence afin d’illuminer d’optimisme ce disque. Il ose même, dans une pirouette, associer le langage du foot à celui des sentiments amoureux (« Le banc de touche »). Et ça marque !

« Funambule » donc, au point de courir sur le fil tendu entre chanson française et pop anglaise, avec ses évidences mélodiques, ses gimmicks qui chatouillent l’oreille, ses arrangements riches d’idées tout en gardant une nécessaire sobriété.

Sans doute que Jean-Louis Piérot (réalisateur aussi pour Bashung, Etienne Daho…) n’y est pas pour rien. « Il a su mettre mes chansons en perspective », confie Christophe Cirillo. « Leur donner le meilleur écrin, tout en apportant un point de vue plus rugueux que ce que j’avais imaginé. » Moins de piano et plus de guitares, pour résumer. Couleurs acoustiques mais rythmique pop. Et un nouvel équilibre, entre deux guitares cette fois. Celle d’Eric Sauviat (vu avec Cabrel), au côté folk assez marqué. Et celle plus électrique de Robert Johnson (entendu avec Miossec), au son plus pop, à l’anglaise.

Tout cela, marié à un chant juvénile décomplexé, n’a pas manqué de séduire la bagatelle de 1056 producteurs sur le site participatif de My Major Company.

Au fait, un funambule, n’est-ce pas un artiste attaché, comme tout un chacun, au monde d’en bas mais qui a le bonheur de prendre un peu plus de hauteur pour regarder la vie avec un poil de recul? Eh bien, c’est le disque de Christophe Cirillo.

 

Les adresses pour retrouver Christophe Cirillo :

sur myspace

sur mymajorcompany

sur facebook

sur la Fnac

 

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